Martinique : Un mauvais coup de plus pour l'environnement et la santé d'un peuple, la centrale au fioul domestique (FOD) du galion (Trinité, Martinique) a démarré son oeuvre sinistre.
Un rappel historique s'impose.
1984, les collectivités locales prennent les commandes de l'usine du Galion en rachetant cette dernière au groupe Rémy-Cointreau.
Une Société Anonyme d'Economie Mixte est créée sous l'appellation SAEM Production Sucrière et Rhumière de la Martinique.
S'ensuit alors une vingtaine d'années de difficultés et de déficits, les causes sont nombreuses.
Il est à noter que l'activité de cette usine n'a pu être maintenue que grâce à l'injection massive et régulière de fonds publics.
En 2001 différents groupes privés sont approchés en vue d'un partenariat dans la gestion de cette usine.
En 2003, un accord cadre est signé entre les actionnaires de la SAEM PSRM (conseil général, conseil régional, état, communes, ...) et la
COFEPP pour concrétiser l'entrée de cette dernière dans le capital de la SAEM PSRM à hauteur de 20% dans un premier temps, puis 15% supplémentaires dans un deuxième temps.
Il est demandé à cette occasion à la COFEPP de prendre une part active à la gestion de cette structure.
La COFEPP est porteuse à cette occasion d'un vaste projet de pôle agro-industriel dans la plaine du galion.
La COFEPP , c'est quoi ? La COmpagnie Financière Européenne de Prise de Participation est la holding (société mère) de LA MARTINIQUAISE propriétaire de Dillon, Depaz, Négrita, etc ..
La COFEPP n'est rien moins que le 3ème groupe de spiritueux (alcools) français et aussi le 1er client de la SAEM PSRM.
Intéressée par le « potentiel de développement offert par le site de Trinité », cette compagnie y envisage :
* la mise en place d'une unité bagasse-charbon, qui fournirait près de 20% de la production d'électricité de la Martinique
* la création d'une distillerie de rhum traditionnel de sucrerie (RTS)
* divers investissements, etc.
La SAEM du Galion devrait alors se recentrer sur la seule activité de production sucrière. Quant à la production de RTS, elle devrait être gérée par une nouvelle société, chargée de l'exploitation de la future distillerie.
Des études sont lancées :
* Etude hydrogéologique au droit du site (distribution et circulation de l'eau dans le sol et les roches)
* Etude des contraintes environnementales au droit de la Pointe Jean-Claude dans le cadre d'un projet d'appontement
* Evaluation du risque inondation au droit du site
Cette même année 2003, un projet voit le jour au ministère de l'industrie dirigé par Mme Nicole FONTAINE pour la création d'une centrale thermique (dite de pointe) au Fioul en Martinique afin de répondre à la consommation croissante d'électricité.
Un appel d'offres est lancé en février 2004, il est à noter que dans cet appel d'offres figure une lettre d'intention d'EDF proposant la mise à disposition en location d'un terrain de 10000 m² à la pointe des grives. Ce terrain se situe entre la SARA et la centrale de la pointe des carrières.
Une société, la Compagnie de Cogénération du Galion (créée en juillet 2004), soumissionne et remporte l'appel d'offres avec un projet adossé à l'usine du Galion pour une unité de production de vapeur et d'électricité (Cogénération),
Cette société, la CCG, est la propriété à 80% de la
Séchilienne-Sidec et à 20% de la COFEPP .
Et oui, la COFEPP et non la SAEM PSRM !!!
Pour infos :
La COFEPP a racheté en 2005 au groupe Rémy-Cointreau les rhums Saint-James et Bally.
La Séchilienne-Sidec a été vendue en 2005 par Air Liquide à la Financière Hélios filiale du fonds d'investissement américain APAX Partners. La Séchilienne exploite des centrales Bagasse/Charbon à l'île Maurice, La Réunion et en Guadeloupe. Il est à noter qu'en France, toutes ses dernières réalisations sont des centrales éoliennes.